Oyez, oyez donc, amis lecteurs et probablement mooteurs,
puisque ce récit est pour vous en souvenir de notre rencontre, et aussi pour
ceux qui l’ont manquée, hélas, et qui furent forts regrettés ! Oyez donc,
ouïssez dès lors, le récit de ce Réveillon de Rêve, qui mena la ménestrelle que
je suis de la fort belle Capitale des Gaules à Westend,
Oostende-du-bord-de-mer, sur les Rives du Nord… Périple qui pourrait sembler
périlleux et propice aux péripéties, mais comme vous le lirez, l’Etoile
brillait au dessus de nos fronts, et… mais j’avancerai trop loin dans
l’histoire…
Or donc, il fut décidé que le Réveillon de 2007 serait fêté
dans les belges contrées, en un long moot de quatre jours au moins, et qu’ainsi
serait inaugurée l’année 2008, sous le signe de la rencontre cordiale et
chaleureuse.
Votre servante, du fait d’accointance avec quelqu’Empereur
exilé en contrée alsacienne, pu profiter d’une escale strasbourgeoise, lors de
laquelle elle retrouva d’autres comparses avec qui elle allait partir pour
d’autres horizons.
Départ vendredi pour Strasbourg, avec cinq heures de corail
avant de trouver mon comité d’accueil dans le hall de la gare – et quel
comité d’accueil : un Empereur, une Intrigante et un Nain :) Le
pré-moot a donc commencé, sur les chapeaux de roue même, puisque nous avons pu
inaugurer le nouveau carrosse impérial, portant livrée grise. Le temps de
passer au pied-à-terre de son Impérialité, d’y retrouver l’Impératrice
Charlotte, de poser les sacs et valises, et nous voilà partis en direction d’un
restaurant au nom imprononçable (que j’ai d’ailleurs oublié), mais fort
agréable : flamenküches, biche et spätzles maison, accompagné d’un
Riesling de jolie robe…
Le lendemain, départ 9h30 (juste compromis entre l’heure que
je souhaitais et celle que Julien voulais, soit entre 9 et 10h), pour cinq
heures environ de route : les compétences du pilote et du copilote ont
fait que nous sommes arrivés entiers et sans nous perdre une seule fois. Zut,
ne pas se perdre pour aller en moot, c’est presque pas un vrai moot ! Même
la maison fut trouvée du premier coup !
Et nous y attendais déjà quelques participants, Belges pour
la plupart… La répartition des chambrée fut annoncée, et la Sylvaine, ravie,
appris que l’Empereur allait dormir à ses pieds… elle ne put s’empêcher d’applaudir
à cette idée.
Comprimées et compressées par le trajet, sitôt posés les
bagages, Dodie aux pieds légers et la Sylvaine qui vous parle céant réclamèrent
sitôt la Mer, pour ce qu’elles savaient qu’elle n’était pas loin, et on ne
promet pas la Mer à un Elfe… De concert, ils s’y rendirent donc, ne s’arrêtant
que pour une effusion d’embrassade : Rebeca-la-Belle, Mélilot-Fleur-d’Or
et Lamberte-à-la-Plume-de-sang arrivaient tout juste d’emplettes. Mélilot,
aguichée par l’idée de la promenade, les laissa s’occuper du coffre pour nous rejoindre.
Et c’est ainsi, guidés par un couple de valseurs (deux empereur, un Sinda et un
dieu), que nous sommes partis pour la plage, pour la Mer, pour l’infini encore
une fois…
Le chant des mouettes de la terre
mêlé
au cri des mouettes de la mer
le vent mêlé dans les cheveux
l’exaltation au cœur le point-de-douleur attendu langui
celui qui
révèle le véritable exil languir inexorable
assourdi parfois, jamais assouvi,
car toujours toujours il y aura un autre ailleurs une autre mer un autre départ
Et la voici la voilà
la belle mer lourde et grise du sable des plages
sous-marines
la mer terreuse et écumante de chevaux blancs
la mer joueuse dévoilant ses trésors dans le
sable
la mer qui reflète ses vagues dans l’écume des nuages
double reflet perdant le regard,
car qui saurait dire qui joue
le
miroir de l’autre ?
Et les coquillages sont noirs sur le sable…
Pardonnez, amis, cette envolée lyrique… La mer produit
toujours ce même effet sur moi, je ne puis y couper. Mais il me faut reprendre
le récit, reprendre le fil de notre rencontre, retrouver… Retrouvons donc,
rentrés au chaud, nos compagnons tout justes arrivés pendant notre absence :
le Dragon de pierre, Tar-Lampadaire (ainsi nommé pour la rime) et Mélodye le
Bonzaï, qui seront, pour la journée, les derniers arrivés.
Le repas suivi donc, fort émaillé de rire et d’humour au
vingtième degré (au moins), de réinterprétations de contes de fée, et cela fut
consigné – voire censuré – par Pierre-le-Belge, qui voulait récolter les perles
mootiques en un carnet rouge… Un à un, les participants rejoignirent leurs
matelas, et la soirée/nuitée finie pour les six restants par des jeux… Ainsi,
Pierre le Dragon et Pierre le Belge formèrent une flotte puissante de corsaires que ni Dodie-aux-yeux-verts et Singo-le-Rigolo, et encore moins Ben-nain et Régalade
(puisque je fus ainsi, entre autre, affublée, comme les autres, d’un surnom
ridicule ;)), ne parvinrent à abattre…
Puis, terrassés quand même par la fatigue, ils finirent par
aller chercher le sommeil… qui fut long à venir.
Ainsi fini cette première journée… et il est temps pour moi
d’aller déjeuner.